L’Homme de la Providence, Abouna Yaacoub
Très tôt, Abouna Yaacoub a suscité ma curiosité. Dans mon livre Le Roman de Beyrouth, je l’ai même mis en scène pour bien montrer sa ténacité et son courage face à l’occupant ottoman. Lorsque mon oncle Raymond Najjar et les Franciscaines de la Croix du Liban ont reconstruit l’hôpital Saint- Joseph fondé à Dora par le père Jacques, j’y ai vu un nouveau signe de la Providence qui volait toujours au secours du Capucin quand il se trouvait à court de moyens, et me suis promis de consacrer un livre à ce personnage proclamé “Bienheureux” par le Vatican et vénéré par des milliers de Libanais au même titre que les trois saints du Liban: saint Charbel, saint Nehmetallah Hardini et sainte Rafqa – sans compter saint Maron, patron de la communauté maronite.
En 2008, lors de la cérémonie de Béatification d’ « Abouna » au centre-ville de Beyrouth, j’ai ressenti une vive émotion et la fierté d’être le compatriote de cet homme d’exception qui fut, comme l’affirmait le patriarche maronite Arida, « l’une des gloires du Liban ».
Ce livre se veut donc un hommage au père Jacques et un témoignage de gratitude pour l’oeuvre colossale qu’il entreprit. Je me suis basé, pour l’écrire, sur ses archives per sonnelles, sur sa correspondance, sur les actes de son procès en béatification, sur les souvenirs inédits de mère Marie Zougheib et sur les travaux remarquables du père Sélim Rizkallah dont les ouvrages font autorité. Puisse-t-il permettre aux lecteurs de mieux mesurer la grandeur de ce visionnaire, modèle de cou rage, de charité et d’humilité, en attendant sa canonisation par une Église qu’il servit avec zèle et abnégation.