Les exilés du Caucase
Terre de légende et mémoire des hommes, le Caucase ne connaîtra-t-il donc jamais la paix? Aujourd’hui comme hier, au temps de la Fédération russe comme au temps du tsar, en Circassie comme en Tchétchénie, des Caucasiens meurent pour la liberté.
Les Exilés du Caucase raconte le combat de ces montagnards, retrace la formidable et tragique épopée de cheikh Mansour et des ses descendants tcherkesses, chassés du Caucase dans la seconde moitié du XIXe siècle, puis recueillis par le Sultan avant de s’établir dans les Balkans, à l’est du Jourdain, au Liban et en Syrie où ils se mettent au service de l’Armée française du Levant et participent aux combats opposant les Alliés aux Vichystes.
Où s’arrêtera la sournoise malédiction qui pourchasse ce peuple connu pour la beauté de ses femmes? Les fils de cheikh Mansour, désunis par le destin, réussiront-ils à recoller les fragments de leur famille émiettée? Le courage de Seteney, épouse et mère exemplaire, guerrière à l’heure du danger, suffira-t-il à exorciser le spectre de l’exil?
Saga historique brûlante d’actualité, les Exilés du Caucase survole deux siècles et six pays, met en scène des personnages épiques qui ont pour nom l’imam Chamil, le tsar Alexandre II, Lawrence d’Arabie, le général de Gaulle, Mustafa Kemal “Atatürk”, Joseph Kessel, Moshé Dayan… et rend hommage aux résistants, héros anonymes de combats auquels le monde assiste avec une “imbécile indifférence”…
Les exilés du Caucase, éd. Grasset, 380 p., 135 FF.
Edition arabe: Douroub el Hijra, éd. Dar an Nahar, 424 p.
Traduit en turc aux éditions Telos.
"Un magnifique et grand, très grand roman."
"Sur le mode romanesque, sans pour autant faire de concessions sur les aspects historiques, Alexandre Najjar raconte l'histoire d'un leader caucasien et de ses descendants tcherkesses, chassés du Caucase dans la seconde moitié du XIXe siècle [...] Najjar a du style et son roman est passionnant."
"Alexandre Najjar est un des meilleurs espoirs de la littérature française."
"La tragédie de ce peuple indomptable était un beau sujet. Alexandre Najjar ne l'a pas gâché."
"Alexandre Najjar a réussi, avec grand talent, à mêler l'histoire à la fiction, la réflexion à l'épopée, pour faire revivre la tragédie d'une famille, d'une communauté dont l'exil a préservé les vertus et exalté l'héroïsme."
"Un long travail de recherche et d'investigation qui, secondé par une imagination féconde et un indéniable talent de romancier, a abouti à cette fresque historique, édifiante et émouvante."
"Un style très pur, une écriture visuelle et un art consommé de la description."
"Une fantastique et tragique épopée."
"Un livre remarquable, le plus obsédant, le plus émouvant peut-être de l'année. Je suis saisi par l'élégance du langage, ébloui par l'érudition de l'auteur."
"Une aventure étonnante !"
(...) Alexandre Najjar, Libanais né en 1967, l'un des espoirs de l'écriture française au Levant (ses premiers textes publiés dans son pays pendant la guerre du Liban, notamment La honte du survivant, furent d'emblée remarqués à travers la francophonie), a choisi, lui, une voie plus ludique, mais non moins historique, pour nous conduire chez les exilés du Caucase. Roman par la forme, le travail d'Alexandre Najjar est un texte nourri d'informations inédites sur une période-clé pour le Caucase, le XIXe siècle, moment de l'ultime offensive tsariste. Ce fut la douloureuse heure de gloire de Chamil, imam du Daguestan, l'Abdelkader asiatique, dont la lutte n'empêchera point la mainmise finale, russe puis soviétique, sur ses pics rebelles. Fuyant la férule chrétienne, des Tcherkesses musulmans sunnites émigrèrent vers l'Asie ottomane, où le romancier chercheur a su les dénicher que ce soit autour du De Gaulle de la France libre ou comme gardes du corps des Hachémites de Jordanie, fidèles entre les fidèles. A partir des heurs et malheurs des nations mahométanes du Caucase, Alexandre Najjar a bâti, un peu à la manière épico-romantique de Lesley Blanch- veuve de Romain Gary- dans les Sabres du paradis un grand "roman-chevauchée" sur ces montagnards tchétchènes ou daguestanais, dont la tragédie connaît un nouvel acte sous nos yeux.
"- Que vous reste-t-il de ce passé, finalement?
- Ici, au Liban, il ne reste des Tcherkesses qu'un vague souvenir: on n'ignore pas que Hosn Jihan, la femme de l'émir Bachir II Chéhab, figure de proue de l'histoire du Liban, était tcherkesse. Et puis... certains ne sont pas sans savoir que Walid Joumblat- le chef des Druzes- a des ancêtres tcherkesses: sa grand-mère, l'épouse du prince Chalib Arslan, était une Tcherkesse du Caucase, tout comme d'ailleurs la mère du prince Chakib. Walid Joumblat lui-même a été marié à une Tcherkesse de Jordanie...
- Je voulais dire: que vous reste-t-il de ce passé?
L'étranger lâcha un long soupir.
- Des tas de souvenirs, des images folles, des histoires que me racontait mon père: mes ancêtres galopant dans les plaines du Caucase, défendant farouchement leurs terres convoitées par le tsar, trouvant refuge dans l'Empire ottoman, affrontant la mort dans les Balkans, luttant contre les flots à Chypre, ressuscitant une cité défunte à l'est du Jourdain, combattant Lawrence d'Arabie, chevauchant derrière un Emir français, subjuguant les Druzes en Syrie, escortant le général de Gaulle à Beyrouth, fuyant l'armée israélienne dans le Golan..."