Le Roman de Beyrouth
Tout commence à Beyrouth en 1858, place des Canons, à Beyrouth. Pris par le démon de la révolte, un tranquille fonctionnaire Roukoz, décide de pousser à la rébellion les paysans de son village natal maltraités par les féodaux… Et l’Histoire se met en branle: révolution, proclamation de la première République d’Orient… La libération du Liban est en marche!
Cette histoire aux multiples soubresauts, la mythique Beyrouth en fut le coeur écartelé. Alexandre Najjar nous la fait revivre à travers trois générations d’une famille libanaise. Histoire où la tragédie côtoie sans cesse le cocasse, magnifiée par la mémoire de philippe, le vieux narrateur aveugle, dernier survivant des petits-fils de Roukoz, qui se souvient tout haut pour nous.
Combinant adroitement fiction et réalité, Alexandre Najjar, accomplit le rêve de son héros Philippe: ressuciter Beyrouth, la ville crucifiée, en donnant vie à ceux qui l’ont aimée.
paru en arabe chez Dar As-Saqi.
paru en livre de poche chez La petite vermillon, sep. 2012.
Le Roman de Beyrouth , Editions Plon, Paris, 2005.
Disponible en poche aux éditions Pocket (n°13070)
Traduit en Arabe
Extrait du livre (le chapitre intitulé " Tammouz" ) présenté et publié en arabe dans le quotidien An-Nahar (édition du dimanche 24 avril 2005).
Interventions TV - Radio à propos du Roman de Beyrouth : voir rubrique Actualités.
Interviews dans Revue du Liban, Magazine, Point de vue, à propos du roman de Beyrouth : voir rubrique Interviews.
Le Roman de Beyrouth a été sélectionné parmi les meilleurs romans dans la rubrique "Les choix du Point" (Le Point, n°1698 du 31 mars 2005). En tête des Meilleurs ventes au Liban - avril 2005 (Référence : Librairie Antoine, magazine "Noun", mai 2005). Alexandre Najjar a été choisi parmi "les 37 grands écrivains dedemain" au Festival Etonnants voyageurs de Saint-Malo (mai 2005). Le Roman de Beyrouth a été sélectionné pour le Prix Méditerranée 2005.
"Bien que ce livre soit une oeuvre de fiction, il constitue aussi un important ouvrage de référence."
" A lire : une saga libanaise : "Le Roman de Beyrouth" combine, avec talent et justesse, réalité et fiction. L'auteur, au travers d'une saga pleine de souffle, fait revivre l'histoire de son pays : le Mandat français, la Seconde Guerre mondiale, l'Indépendance, le conflit israélo-palestinien, la guerre du Liban... Ses personnages bien campés deviennent les témoins de toute une époque, un fil conducteur pour nous aider à mieux comprendre le Liban. Un pays de lumière au coeur d'une région livrée à la violence et au fanatisme. C'est aussi l'enfance de l'auteur qui se raconte dans cette fresque où la passion transgresse les interdits..."
"Les péripéties sont nombreuses, de même que les faits et les personnages. Mais Alexandre Najjar a réussi à les traiter avec son talent de romancier-historien... "Le Roman de Beyrouth" est véritablement le roman de cette ville, avec son histoire politique et sociologique, avec ses traditions populaires et culturelles, avec ses mutations qui furent celles d'un siècle tout entier : le XXe siècle."
"L'écrivain libanais de langue française Alexandre Najjar a vécu sur place les quinze ans de la guerre civile libanaise. Du drame, il a tiré une incroyable énergie qui lui permet de mener de front son métier d'avocat, un rôle politique et l'écriture d'une ouvre qui se déploie en romans, biographies, récits, poèmes, pièces de théâtre. En 2005, il publie chez Plon Le roman de Beyrouth qui retrace l'histoire d'une famille du milieu du XIXe siècle à l'an 2000 à travers les secousses de l'histoire, les amours et l' évolution des moeurs. Les événements récents du Liban donnent à ce livre une brûlante actualité."
"Merveilleuse évocation de la capitale d'un pays si cher au coeur des vieux Français dans un récit qui combine, étroitement mêlées, l'histoire et la fiction."
"Mille thèmes sous-tendent ce livre dans lequel l'auteur, combinant adroitement réalité et fiction, nous invite à mieux comprendre le Liban : survie d'un pays paradisiaque au coeur d'une région livrée à la violence et au fanatisme ; diffcile cohabitation entre les trois religions monothéistes; lutte pour la liberté-; hypocrisie d'une société conservatrice avide de plaisirs. Une fresque passionnante marquée par le souffle de la passion qui transgresse les interdits, les affres de l'exil, la fougue et le mal-être de la jeunesse et, surtout, la nostalgie d'une époque révolue.A Beyrouth, autour de la fameuse place des Canons, gravitent des personnages pittoresques et denses, qu'Alexandre fait revivre d'une plume alerte et dans un style percutant..."
"Alors qu'un peuple tout entier se lève pacifiquement, enjoignant l'occupant syrien de regagner ses casernes à Damas, l'idée de nous narrer l'histoire de ce bout de terre et de "la belle Levantine" qu'est Beyrouth tombe à pic. C'est la gageure entreprise par Alexandre najjar, auteur libanais de trente-huit ans (...) Il a réussi à relever le défi avec brio. Et pourtant, raconter Beyrouth n'est pas une mince affaire... En sept parties, de "Révolution" à "La Paix", Najjar raconte son attachement à cette ville cosmopolite, brillante et gaie, devenue l'antichambre de l'enfer (...) Ce livre foisonne de péripéties, d'histoires individuelles qui se mêlent à la collective. C'est certainement le meilleurs cours d'Histoire sur le Liban que le lecteur peut découvrir avec passion, sans jamais s'ennuyer. Aujourd'hui, à l'heure où le pays est de nouveau à la croisée de son destin, sa lecture n'en est que plus indispensable pour comprendre et aimer ce merveilleux Liban qui a séduit tous les poètes romantiques français. Ce livre est l'exact reflet d'une réalité prégnante : les Libanais ont soif de liberté et d'autodétermination. "Le Liban, a-t-on coutume d'ironiser à Beyrouth, est un petit pays qui ne produit rien d'autre que des Libanais." Alexandre Najjar est l'un d'eux. De qualité!"
"Un roman formidable, une manière extarordinaire de découvrir l'histoire du Liban et de comprendre ce qui se passe là-bas."
"Mêlant adroitement la petite histoire à la grande, les personnages réels et fictifs, les figures historiques et celles du Liban contemporain, Alexandre Najjar construit une saga familiale qui se déploie sur trois générations. Et dont les protagonistes gravitent autour d’une place qui est depuis toujours le cœur battant du Liban: place des Canons ou place des Martyrs, aujourd’hui rebaptisée place de la Liberté. C’est dans ce lieu de rencontre et de contestation que les personnages du Roman de Beyrouth évoluent: Roukoz, le «drogman» du consulat de France, acteur en coulisse de la fronde des paysans. Son fils Élias, médecin renommé, qui se trouve mêlé au mouvement de révolte contre le mandat français. Ses petits-fils, Joe, artiste devenu militant des phalanges, et Philippe, le narrateur, qui vit une histoire d’amour houleuse avec Nour, pasionaria communiste… Dans ce roman-vérité grouillant de monde, l’auteur revisite le tableau social du Liban de 1858 à nos jours (...). L’écrivain réussit même la gageure de faire résonner, à travers le temps, l’écho d’une toute brûlante actualité…Car on retrouve, le long du récit, ce même pays luttant toujours pour sa liberté. Une lutte qui ne date pas d’hier, n’en déplaise à ceux qui soutiennent qu’«elle n’a jamais eu vraiment lieu, parce qu’il n’y a jamais eu de peuple au Liban». Une assertion que l’écrivain-avocat récuse, en retraçant d’abord la révolte des paysans conduite par Tanios Chahine contre les féodaux de la montagne, puis celle des nationalistes de 1943… L’auteur dessine, par séquences, le paysage politique et humain d’un pays à l’histoire aussi mouvementée que son ciel est serein. Avec, comme fil conducteur, les souvenirs de Philippe, ancien journaliste (à L’Orient-Le Jour!) témoin des événements majeurs de Beyrouth au siècle dernier. Dans cette fresque, qui suit donc l’histoire d’une famille, le lecteur retrouvera, présentés sous un éclairage original, les grands événements de l’histoire du pays du Cèdre (...). Dans une langue fluide, émaillée d’expressions fleuries tirées du vocable libanais, l’événement historique, les destins personnels et les petites anecdotes s’enchevêtrent. C’est, parmi les romans d’Alexandre Najjar, le plus émouvant, le mieux senti. Même si son élaboration a nécessité, comme toujours chez cet auteur, un minutieux travail de recherche (les références bibliographiques sont impressionnantes!). Un ouvrage qui ressuscitera des souvenirs chez les anciens, en donnant aux générations montantes une vraie compréhension des fondements même de leur présent, de leur avenir. Disponible depuis début mars, en pleine «révolution du Cèdre», Le roman de Beyrouth se clôture sur cette invite: «Un peu de patience, Beyrouth retrouvera son âme et le Liban sa liberté. Il suffit d’y croire et de lutter.» " Lire l'article en entier
" Une description minutieuse et colorée de Beyrouth... Avec le roman d'Alexandre Najjar, le lecteur a l'impression de passer en revue les photos d'une famille enracinée comme Beyrouth dans son histoire."
"L'histoire passionnante d'une famille libanaise sur 150 ans... Un livre brûlant d'actualité, où le thème de la liberté est omniprésent. Alexandre Najjar fait revivre avec finesse l'histoire agitée du pays des Cèdres..."
"Alexandre Najjar nous raconte Beyrouth avec talent, maturité et nostalgie..."
"En ce jour où s'ouvrent pour la première fois au Liban, depuis bien longtemps, des élections législatives libres pour des électeurs enfin débarrassés de la tutelle syrienne, le roman d'Alexandre Najjar a le mérite de plonger dans l'histoire du pays du Cèdre à travers trois générations d'une famille libanaise. (...) Auteur d'un essai en deux volumes sur de Gaulle et le Liban, ce brillant écrivain a été évidemment marqué par la guerre civile qui a déchiré son pays et fait 150.000 morts de 1975 à 1990, comme en témoignent deux de ses romans : « L'école de guerre » et « La honte du survivant »...."
"Un livre idéal pour comprendre et revivre le destin du Liban"
"Grand succès de librairie, ce roman tombe à point nommé pour raconter, avec une maîtrise de style exceptionnelle, le coeur de Beyrouth".
" Une épopée savoureuse. Si vous achetez ce livre, vous ferez votre entrée dans la belle littérature, intelligente, bien enlevée. Cette oeuvre d'Alexandre Najjar prend appui sur une grande culture et un immense travail de recherche, à la fois de terrain et bibliographique. La spécificité la plus remarquable chez l'auteur : son style. D'oeuvre en oeuvre, il s'affine et se reconnaît à ses trois qualités : concision, clarté et pouvoir d'évocation."
"Un superbe roman !"
"Une grande aventure pour comprendre l'actualité."
"Mille thèmes sous-tendent ce livre : la survie d'un pays paradisiaque au coeur d'une région livrée à la violence et au fanatisme, la difficile cohabitation entre les trois religions monothéistes, la lutte pour la liberté..."
"Chronique familiale et recherche historique s'entrecoisent dans un foisonnement d'anecdotes et de réflexions qui explorent les destins de trois générations en relation avec les complexités libanaises... La lecture de cette oeuvre de fiction psychologique confirme ce que disait Metternich du Liban : "Ce petit pays qui est si important."
"Dans ce roman Alexandre Najjar mêle habilement les épisodes des vies individuelles à ceux de la ville et du pays. Il permet au lecteur de se rendre compte de la complexité des rapports entre groupes dans une société faite de diversité. On ne peut que partager l'admiration de l'auteur pour une population qui, en dépit des différences, ne cesse de proclamer son amour de sa ville et sa volonté de vivre dans l'harmonie en assurant la paix."
"Dans Le Roman de Beyrouth, Alexandre Najjar, 38 ans et quinze livres à son actif, propose une chronique familiale haletante qui se déroule sur un siècle et demi. Tout au long de cette période, les personnages sont des observateurs attentifs du Liban politique, économique, social et culturel, car la maison de famille est sise place des Canons (aujourd'hui place de la Liberté), au coeur de la capitale. Le narrateur s'appelle Philippe. Il est né en 1922, au sein d'une famille chrétienne. Ancien journaliste au quotidien L'Orient-Le Jour, il égrène ses souvenirs au moment où le XXe siècle prend fin et s'emploie à replacer la vie de ses proches dans cette histoire tourmentée. On y croise donc son grand-père Roukoz, interprète officiel du consulat de France, qui a participé à la fameuse insurrection des paysans du Kesrouan (1858-1960). Son père Élias, médecin humaniste, qui se trouve mêlé au mouvement de révolte contre le mandat français. Son frère Joe, militant des Phalanges, sa femme Nour, musulmane et militante communiste... L'immeuble Sarkis, leur lieu de vie, est un concentré de la nation-mosaïque qu'est le Liban. Chrétiens, juifs et musulmans s'y côtoient. Mais les difficultés que rencontrent Philippe et Nour pour se marier - car ils sont de confession différente - fait dire au narrateur : « Notre échec personnel signifiait l'échec du pays tout entier, de la coexistence, de l'union nationale - al-wahda al-watania - et de ce qu'on appelait al-aaich al-mouchtarak : la vie en commun. » Alexandre Najjar pioche une foule d'anecdotes historiques et émaille son texte d'expressions arabes typiquement libanaises, ce qui lui donne une saveur particulière. Lorsque l'auteur aborde la période postindépendance, évoquant les troubles politiques, la guerre et le conflit israélo-palestinien, on retrouve un peuple luttant pour sa liberté, celui-là même qui est descendu dans la rue après l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. "
"Alexandre Najjar évoque avec nostalgie l'histoire du Liban à travers celle de son héros Philippe (...), observateur privilégié de l'Histoire du Liban : occupation ottomane, rivalité des alliés pendant la grande guerre, mandat français, seconde guerre mondiale, indépendance, conflit israélo-palestinien, enfin guerre civile (1975-1990), déjà évoquée dans "L'Ecole de la guerre"... Il incite le lecteur à mieux comprendre ce pays si proche de nous par sa culture."
On y croise donc son grand-père Roukoz, interprète officiel du consulat de France, qui a participé à la fameuse insurrection des paysans du Kesrouan (1858-1960). Son père Élias, médecin humaniste, qui se trouve mêlé au mouvement de révolte contre le mandat français. Son frère Joe, militant des Phalanges, sa femme Nour, musulmane et militante communiste... L'immeuble Sarkis, leur lieu de vie, est un concentré de la nation-mosaïque qu'est le Liban. Chrétiens, juifs et musulmans s'y côtoient. Mais les difficultés que rencontrent Philippe et Nour pour se marier - car ils sont de confession différente - fait dire au narrateur : « Notre échec personnel signifiait l'échec du pays tout entier, de la coexistence, de l'union nationale - al-wahda al-watania - et de ce qu'on appelait al-aaich al-mouchtarak : la vie en commun. » Alexandre Najjar pioche une foule d'anecdotes historiques et émaille son texte d'expressions arabes typiquement libanaises, ce qui lui donne une saveur particulière. Lorsque l'auteur aborde la période postindépendance, évoquant les troubles politiques, la guerre et le conflit israélo-palestinien, on retrouve un peuple luttant pour sa liberté, celui-là même qui est descendu dans la rue après l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri
"Comme pour conjurer le repli communautaire et la partition des esprits, Le roman de Beyrouth est entièrement soutenu par un désir irrépressible d'unité."
"Un ouvrage passionnant. Un témoignage éclairant à l'aune de l'actualité."
"Alexandre Najjar nous convie à l'accompagner sur les traces de l'Histoire, la grande, celle du Liban, mais aussi la petite, celle d'une famille qui, depuis trois générations vit face à la place des Canons, lieu ô combien emblématique de Beyrouth... Le Liban, au travers des pages de cet ouvrage, nous est expliqué, sans jamais perdre de vue les destinées souvent tragiques de tous les protagonistes de cette saga, ce qui donne au roman de savoureuses couleurs, un je-ne-sais quoi de jubilatoire, d'insouciant, avec en filigrane la douce nostalgie d'un paradis perdu... Un écrivain particulièrement talentueux.
"Trois générations : le grand-père traducteur au consulat de France, le père médecin et le fils journaliste. Un pays : le Liban. Une ville : Beyrouth. De 1858 à 2000, ce roman-chronique nous guide dans les méandres compliqués de l'existence nationale libanaise..."
"L'auteur consacre ici un roman à sa ville natale, Beyrouth, symbole des déchirures du Liban et de toutes les guerres entre l'Orient et l'Occident qui se sont succédé sur son sol. Né en 1967 et auteur de plusieurs romans historiques, récits et biographies, cet écrivain francophone, avocat de formation, revisite le passé d'une ville unique qui a toujours su renaître de ses cendres. Il raconte l'époque qui va de la fin du XIXe siècle à l'an 2000, à travers le récit de Philippe, un vieux journaliste au quotidien "L'Orient-Le Jour" et désormais presque aveugle, comme tous les conteurs de romans épiques. L'histoire de Beyrouth se confond ainsi avec la vie du narrateur, celle de son grand-père Roukoz et de son père Elias, dans un laps de temps qui couvre les émeutes de 1858, le mandat français et la création du Grand Liban pour arriver à l'indépendance, puis les longues tragédies de la guerre civile et la paix précaire enfin."
"Face à la guerre qui ensanglante leur pays depuis des années, certains écrivains libanais ressentent la nécessité de plonger dans leurs racines, de mettres leurs pieds dans les pas de ceux qui les ont précédés sur cette bande de terre. Un même esprit de recherche anime leurs livres, seule l'écriture les différencie l'un de l'autre. Amin Maalouf avec "Le Rocher de Tanios" (Grasset, 1993) faisait figure de pionnier, suivi de près par Alexandre Najjar et "Le Roman de Beyrouth" (Plon, 2005)...."
Le Roman de Beyrouth : un vrai plaisir ! Pour écrire "Le Roman de Beyrouth", Alexandre Najjar a osé prendre le pari de recourir au procédé, utilisé jusqu'à la corde, notamment à propos du Liban, de la saga familiale. Pari gagné. Son livre tient la route et donne, à ceux qui l'ignorent, une idée claire et exacte de l'histoire du pays aux XIX et XXe siècles, en même temps qu'il fourmille de détails et d'anecdotes propres à tavir ceux qui la connaissent déjà et qui ne perdent rien, d'ailleurs, à se rafraîchir la mémoire. Le romancier a le bon goût - et le talent- de procéder par petites touches, sans s'apesantir, en sorte que les épisodes ressemblent souvent à des saynettes qu'on lit avec un petit sourire au coin des lèvres. Découvrir et comprendre le Liban de la sorte est un plaisir !
... Le Roman de Beyrouth joue habilement entre fiction et réalité pour brosser le portrait prenant d'une capitale qui porte en elle tous les stigmates de cet «Orient compliqué» (dixit de Gaulle) incarné par le Liban. Cette «nation-mosaïque» réunit une «multitude de communautésreligieuses aux idées souvent contradictoires» où la cohabitation a trop souvent rimé avec conflits. Ce livre plaisant, bien écrit, les restitue avec suffisamment de distance, mais non sans rappeler des étapes historiques à travers des destins individuels exemplaires - à commencer par celui de monsieur Philippe, longtemps journaliste-reporter au quotidien Le Jour. L'auteur souligne, par petites touches éloquentes, les particularités d'une culture orientale où la solidarité le dispute à la sensualité. Des relations de voisinage aux amitiés amoureuses en passant par les plaisirs d'une gastronomie, Alexandre Najjar s'y entend pour mêler l'anecdotique à l'essentiel... Le roman de Beyrouth s'avère attachant et très éclairant au regard de l'actualité libanaise de ces dernières semaines.
Un roman foisonnant, une fresque émouvante qui ressuscite une ville. Lire l'article.
Le Roman de Beyrouth (Plon) est le livre idéal pour qui veut comprendre et revivre le destin de cette Suisse du Moyen-Orient.
Il y a dans ce livre ce qu'il faut de péripéties, d'histoires d'amour - et de guerres -, de rebondissements pour maintenir le suspense. Un roman-vérité. Lire l'article.
Epilogue
Monsieur Philippe vide son verre et se croise les doigts. Les rides sur son front ressemblent à des cicatrices.
- Voilà, déclare-t-il. Mon récit est sans doute fragmentaire. Trop de choses sont restées dans l’ombre : des événements plus ou moins importants que le Liban a connus, mais qui ne m’ont pas marqué autant que des épisodes parfois anodins de ma vie; des gestes répétés au quotidien, par habitude, et dont on ne voit plus l’intérêt, des dialogues ou des faits insignifiants qui ne laissent aucun souvenir ou qui s’effacent comme le sillon d’écume q’une barque dessine sur son passage. Ai-je dit l’essentiel ? Je l’espère. En tout cas, cette plongée dans le temps m’a fait le plus grand bien.
- Pourquoi m’avoir parlé de Romain ?
- Je devais absolument partager avec quelqu’un ce lourd secret que je porte depuis des années. Arrivé au terme de ma vie, je me devais de me réconcilier avec mon passé. Si tu écris mon histoire et que Romain la lit un jour, il comprendra qui je suis, qui il est, d'où il vient. J'espère qu'il assumera sans complexe cette double appartenance, cette double identité.
Il se lève de son lit en s’appuyant sur moi.
- J’attends à présent que la mort m’emporte, poursuit-il. Je suis en retard : tous mes amis d’enfance ont déjà été rappelés à Dieu. Il ne reste plus que moi. Je suis le dernier survivant d’une espèce disparue. Une seule chose me manquera au ciel : le pays du Cèdre. Qu’est-ce qui fait qu’on s’attache à sa patrie ? L’habitude, les racines, les parents, les amis ? Je crois qu’on ne naît pas dans un pays par hasard. Si on naît quelque part, c’est pour appartenir à ce lieu, même si les vicissitudes de l’existence nous en éloignent.
- Beaucoup de jeunes jettent l’éponge, monsieur Philippe, lui dis-je. Ils suffoquent, ils préfèrent partir…
- Ils ont tort. Ce pays est irremplaçable : tous les voyageurs qui y passent, depuis la nuit des temps, ne rêvent que d’y rester, et nous, nous partons ! Un peu de patience : Beyrouth retrouvera son âme, et le Liban sa liberté. Il suffit d’y croire et de lutter. A Nahr-el-Kalb, des stèles commémorent le départ de nos occupants successifs. Mon père a assisté au départ des Ottomans, j’ai assisté à celui des troupes françaises, et toi…
Posant ses deux mains sur mes épaules, il poursuit d’une voix grave :
- J’aime ce pays. Malgré toutes les difficultés qu’il rencontre et les contradictions qui déchirent notre société, il faut que nos compatriotes mesurent, une fois pour toutes, la justesse de ce dicton que ni mon grand-père Roukoz ni mon père Elias n’auraient désavoué : « Heureux celui qui possède un enclos à chèvres au Liban. »
Epilogue
Monsieur Philippe vide son verre et se croise les doigts. Les rides sur son front ressemblent à des cicatrices.
- Voilà, déclare-t-il. Mon récit est sans doute fragmentaire. Trop de choses sont restées dans l’ombre : des événements plus ou moins importants que le Liban a connus, mais qui ne m’ont pas marqué autant que des épisodes parfois anodins de ma vie; des gestes répétés au quotidien, par habitude, et dont on ne voit plus l’intérêt, des dialogues ou des faits insignifiants qui ne laissent aucun souvenir ou qui s’effacent comme le sillon d’écume q’une barque dessine sur son passage. Ai-je dit l’essentiel ? Je l’espère. En tout cas, cette plongée dans le temps m’a fait le plus grand bien.
- Pourquoi m’avoir parlé de Romain ?
- Je devais absolument partager avec quelqu’un ce lourd secret que je porte depuis des années. Arrivé au terme de ma vie, je me devais de me réconcilier avec mon passé. Si tu écris mon histoire et que Romain la lit un jour, il comprendra qui je suis, qui il est, d'où il vient. J'espère qu'il assumera sans complexe cette double appartenance, cette double identité.
Il se lève de son lit en s’appuyant sur moi.
- J’attends à présent que la mort m’emporte, poursuit-il. Je suis en retard : tous mes amis d’enfance ont déjà été rappelés à Dieu. Il ne reste plus que moi. Je suis le dernier survivant d’une espèce disparue. Une seule chose me manquera au ciel : le pays du Cèdre. Qu’est-ce qui fait qu’on s’attache à sa patrie ? L’habitude, les racines, les parents, les amis ? Je crois qu’on ne naît pas dans un pays par hasard. Si on naît quelque part, c’est pour appartenir à ce lieu, même si les vicissitudes de l’existence nous en éloignent.
- Beaucoup de jeunes jettent l’éponge, monsieur Philippe, lui dis-je. Ils suffoquent, ils préfèrent partir…
- Ils ont tort. Ce pays est irremplaçable : tous les voyageurs qui y passent, depuis la nuit des temps, ne rêvent que d’y rester, et nous, nous partons ! Un peu de patience : Beyrouth retrouvera son âme, et le Liban sa liberté. Il suffit d’y croire et de lutter. A Nahr-el-Kalb, des stèles commémorent le départ de nos occupants successifs. Mon père a assisté au départ des Ottomans, j’ai assisté à celui des troupes françaises, et toi…
Posant ses deux mains sur mes épaules, il poursuit d’une voix grave :
- J’aime ce pays. Malgré toutes les difficultés qu’il rencontre et les contradictions qui déchirent notre société, il faut que nos compatriotes mesurent, une fois pour toutes, la justesse de ce dicton que ni mon grand-père Roukoz ni mon père Elias n’auraient désavoué : « Heureux celui qui possède un enclos à chèvres au Liban. »